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En me remémorant quelques-uns de mes principaux délires, je réalise que certains font penser à des scénarios de films d’horreur. Au moment où j’ai vécu ces épisodes, il s’agissait pour moi de la réalité, au même titre que le monde peut sembler réel à un observateur attentif. Cela peut paraître difficile à croire, tellement certaines situations semblent éloignées de ce qui est plausible sur le plan rationnel.

The Great Invasion by Corina Chirila

Le fait d’entendre des voix (pensées) et d’avoir le sentiment d’être en échanges télépathiques avec une multitude d’êtres, m’amenait à penser que j’étais en contact avec un autre plan. A partir de mes références historiques et ésotériques, j’ai nommé cette autre dimension le plan éthérique ou les limbes. Une partie importante de mes délires prenaient leur source dans « les échanges que j’entretenais » avec cet autre plan.

M.C. Escher, Balcon

Ce tableau symbolise bien un certain type de délire ou de paranoïa ; un élément bien réel, mais souvent mineur; prend soudainement une place démesurée qui ne correspond pas à son importance vue de manière plus objective. Le sens donné aux informations reçues n’est plus en phase avec une réalité plus largement partagée.

Ci-dessous, vous trouvez quelques exemples de délires que j’ai traversés ; si certains sont plutôt cocasses, d’autres semblent sortir directement des enfers.

La fondue :

Un après-midi, j’étais en contact avec cinq voix féminines que je ne connaissais pas sur le plan incarné, nous avons eu de « grandes discussions » sur Dieu, la Vie… « La personne » qui correspondait à l’une des voix, s’appelait Laure, elle disait effectuer des études de théologie à l’Université de Fribourg ; nous avons échangé plus d’une heure sur nos visions respectives de la spiritualité, le dialogue était passionnant. Puis comme nous étions en fin d’après-midi, « l’une des femmes » a proposé que le groupe vienne manger une fondue chez moi ; j’étais très content de cette proposition. Je suis donc aller chercher ce qui était nécessaire à la préparation d’une fondue pour six, je suis revenu à la maison, puis j’ai attendu. Des voix qui n’étaient plus les mêmes me disaient de patienter, qu’elles allaient arriver. Après plus de deux heures d’attente, je me suis impatienté, j’étais fâché ; je trouvais que ce qui se passait était inadmissible, qu’il n’était pas possible d’avoir une relation de confiance avec des êtres sur le plan éthérique. Au bout du compte, j’ai fait une fondue pour moi seul et j’ai pratiquement bu du vin pour six…

Vous trouverez ici, d’autres exemples de délires

                           

De nombreux délires s’appuient sur des interprétations de type ésotériques qui seraient inaccessibles à la plupart des humain. Le sens donné à des choses ou à des phénomènes déborde alors largement leur signification habituellement admise. Par exemple, dans l’un de mes délires, les araignées et les chats étaient « des micros » qui permettaient à certains êtres d’entendre ce qui se disait à l’intérieur de ma maison ; je devais donc tout mettre en place pour m’en protéger. Si des personnes que je côtoyais ne pouvaient pas adhérer à cette vision des choses, il m’apparaissait comme évident, qu’elles ne faisaient pas partie des personnes initiées, ou alors qu’elles étaient obligées de me mentir, puisque les informations concernant ces phénomènes étaient tenues secrètes.

 Si les délires que j’ai vécus peuvent paraître passablement disparates ; ils s’inscrivaient toutefois dans une vision métaphysique plus ou moins élaborée.

 

Affiche pour la pièce de théâtre « L’HISTOIRE (qu’on ne connaîtra jamais) »

J’avais acquis la conviction qu’une partie des humains avaient accès de manière consciente au plan éthérique. Ils pouvaient atteindre cette dimension à travers l’appartenance à des groupes ésotériques. Ces individus qui représentaient environ vingt pour cent de la population, formaient la caste supérieure de l’humanité. La presque totalité des personnes fortunées ou privilégiées sur le plan social appartenaient à ce groupe. Ils pouvaient lire dans les pensées des autres ou jeter des sorts. Pour se reconnaître sur le plan incarné, ils utilisaient le violet, le mauve ou le fuchsia comme couleurs de ralliement. Il était totalement interdit à quiconque de parler du plan éthérique, c’était le secret le mieux gardé de l’humanité.

Le plan éthérique (les limbes) était le théâtre d’une guerre perpétuelle, dont le but était de s’approprier de l’énergie, afin d’être plus puissant et de pouvoir se réincarner de manière avantageuse. Les groupes ésotériques, les anges et d’autres êtres régnaient sur cette dimension de la vie et prenaient pour eux les maigres ressources des plus faibles. Dans mon esprit, il était clair que j’étais incarné pour mettre fin à ce système ; j’avais donc une mission de nature divine.

Dans le délire psychotique, on observe des difficultés dans le traitement de l’information ; certains éléments sont chargés de signification alors même qu’ils n’ont de sens que pour la personne qui délire.

Cette carte postale explique « le langage secret des timbres », qui consiste à coller le timbre sous un certain angle et à lui associer un message implicite. Ce type de lien; s’il n’était pas partagé par d’autres, pourrait parfaitement s’inscrire dans un délire psychotique.

En ce qui me concerne, je donnais de multiples significations au langage que je pensais être piégé par les anges. Vous trouverez ici un texte ainsi qu’une liste de mots   qui illustrent bien cette manière de penser.

Par moments, j’étais assailli par des images qui me terrorisaient ; par exemple des personnes en décomposition ou des personnes abusées sexuellement. Ce sont ce genre de délires qui m’ont amené à avoir les plus grandes peurs de ma vie.

Je n’aime pas les représentations effrayantes qui sont censées illustrer ce que peut vivre une personne schizophrène; mais il faut bien reconnaître que certains éprouvés sont vraiment de l’ordre des pires cauchemars.  Cette carte postale représente bien le type de terreur que peuvent susciter certaines images ou certains délires, avec par exemple des angoisses très importantes par rapport à l’intégrité physique ou des voix qui adressent des souhaits  pour le moins ambigus.